Podcast Octobre rose : Cancer du sein, et si on parlait aussi des aidants

À l’occasion d’Octobre Rose et de la Journée nationale des Aidants, Orion Santé consacre un épisode spécial à celles et ceux qui accompagnent au quotidien un proche malade.

Notre invitée, Annelise Dunas, médecin anatomopathologiste, formatrice en oncologie et conceptrice pédagogique, partage son regard de soignante et d’aidante.
Son double rôle lui permet de témoigner de l’importance de reconnaître et de soutenir les aidants, véritables piliers invisibles du parcours de soin.

En France, on compte près de 11 millions d’aidants, qu’ils soient conjoints, enfants, parents, amis ou voisins.
Leur rôle dépasse largement le simple accompagnement : ils deviennent chauffeurs, gestionnaires administratifs, soutiens émotionnels et parfois même soignants improvisés.
Annelise Dunas rappelle combien ce rôle, bien que non choisi, est vital pour maintenir un proche malade à domicile et préserver son équilibre.

« L’aidant, c’est la colonne vertébrale invisible du parcours de soins », souligne-t-elle dans le podcast.

Quand un professionnel de santé devient à son tour aidant, tout change.
Ce double regard confronte la connaissance médicale à l’émotion du vécu personnel.

Annelise Dunas décrit ce tiraillement entre savoir et impuissance, entre expertise et vulnérabilité.
Elle explique comment cette expérience transforme profondément la manière d’écouter, d’observer et d’accompagner les patients, en humanisant davantage la relation de soin.

Au-delà du célèbre ruban rose, Octobre Rose est aussi l’occasion de rappeler que le cancer du sein ne touche pas qu’une seule personne.
C’est tout un entourage - conjoints, enfants, amis - qui vit la maladie au quotidien.
La féminité, la fertilité, la construction familiale : tout peut être bouleversé.

Les aidants partagent souvent les émotions et les étapes du deuil (choc, déni, colère, acceptation) aux côtés des patientes.
Cette dimension émotionnelle renforce la nécessité d’un accompagnement psychologique global.

L’aidant tient debout une mécanique invisible qui permet au proche malade de rester à domicile.
Mais il ne peut pas tenir seul.
Annelise Dunas insiste sur la reconnaissance comme première forme d’aide : un simple « Et vous, comment allez-vous ? » peut tout changer.

Elle cite plusieurs dispositifs de répit et d’accompagnement :

• Le baluchonnage, qui permet à un professionnel de relais de venir quelques jours auprès du patient pour offrir du répit à l’aidant ;

• Les associations de soutien comme La Ligue contre le cancer, Nos Proches, Soutenir les Aidants ou Aidants Attitude ;

• L’aidantomètre, un outil pour évaluer son niveau d’épuisement (zone verte à rouge) et prévenir la surcharge.

Selon les chiffres, près d’un aidant sur deux souffre d’une maladie chronique, et un quart ressent une fatigue physique et morale permanente.

Préserver la santé des aidants, c’est préserver celle des patients.

Le message d’Annelise Dunas est clair :

« Derrière chaque patient, il y a un aidant. Et derrière chaque aidant, il devrait y avoir nous, les professionnels de santé. »

Reconnaître, écouter et accompagner les proches aidants est un enjeu majeur du parcours de soins.
Pour les infirmiers libéraux (IDEL), comprendre ce rôle, repérer les signes d’épuisement et savoir orienter les aidants vers les bons relais constitue un acte de soin à part entière.

Chez Orion Santé, nous valorisons cette approche humaine du soin, au cœur de nos formations en oncologie et accompagnement des patientes.