Quels-sont les gestes d'urgence enseignés dans l'AFGSU ?
Orion Santé

Pourquoi apprendre les gestes d'urgence avec l'AFGSU ?
Recevoir une formation AFGSU, ce n’est pas simplement cocher une case réglementaire. C’est surtout acquérir des réflexes d’urgence capables de sauver une vie dans les toutes premières minutes. Lorsqu’on parle de gestes d’urgence, on pense immédiatement au massage cardiaque ou au défibrillateur. Mais l’enjeu est bien plus large : il s’agit aussi de savoir identifier une détresse vitale, réagir face à une hémorragie, ou sécuriser une personne inconsciente.
L’AFGSU, créée par l’arrêté du 3 mars 2006 (modifié notamment par celui du 30 décembre 2014 et du 16 mars 2021), propose une approche structurée autour de scénarios de soins d’urgence, conformément à la réglementation nationale. Elle est dispensée par les CESU et les centres habilités par les ARS.
Une prise en charge immédiate d’une urgence vitale multiplie par trois les chances de survie du patient (HAS, 2021). C’est justement l’objectif de la formation : faire en sorte que chaque professionnel puisse réagir vite, en toute sécurité, en attendant les secours.
Comment l'AFGSU enseigne-t-elle les réflexes d'urgence ?
Contrairement à une formation théorique classique, l’AFGSU repose sur la simulation active. Les apprenants sont placés dans des situations d’urgence réalistes et encadrées, afin de déclencher des réflexes adaptés. On ne révise pas uniquement des protocoles : on les vit, on les ressent, on les automatise.
Le dispositif national prévoit une alternance entre apports cognitifs et mises en situation pratiques, avec des outils validés comme la méthode ABCDE ou la méthode SAED. Ces formats sont actualisés selon les recommandations du Comité de Réflexion sur la Catastrophe Sanitaire (CRC) et les données de la HAS.
Les capacités d’apprentissage en situation sont renforcées par l’immersion : analyse d’une personne en arrêt cardio-respiratoire, gestion d’une obstruction des voies aériennes, attitude face à un traumatisme sévère. À l’issue de la formation, les réflexes sont validés par des évaluations pratiques.
Les gestes d'urgence AFGSU sont-ils efficaces sur le terrain ?
L’efficacité des gestes enseignés dans le cadre de l’AFGSU repose sur leur simplicité, leur standardisation et leur applicabilité immédiate. Plusieurs retours de terrain, ainsi que des publications dans des revues pédagogiques médicales, suggèrent que la formation renforce la confiance et l’aptitude à agir rapidement.
Une étude qualitative menée par T.Pelaccia et P.Paillé (Pédagogie Médicale, 2009) a mis en évidence que les stagiaires en formation aux gestes d’urgence se déclaraient plus motivés, plus confiants et plus aptes à réagir après des sessions immersives. Bien que cette étude ne donne pas de taux de réussite chiffré, elle souligne l’intérêt de la pédagogie active pour déclencher des automatismes pertinents.
Les compétences développées sont adaptables, que l’on soit en cabinet, à domicile ou en milieu rural. La diversité des contextes abordés permet aux apprenants de se préparer à toute sorte de situation réelle, de l’AVC au choc anaphylactique, en passant par les détresses respiratoires ou les traumatismes.
Combien de temps les gestes d'urgence restent-ils en mémoire ?
Des observations issues de la pratique et des recommandations institutionnelles montrent que les compétences acquises en AFGSU peuvent diminuer avec le temps si elles ne sont pas réactivées. C’est notamment le cas des gestes techniques comme le massage cardiaque ou l’utilisation du DAE, qui requièrent une certaine régularité pour rester efficaces.
Cette nécessité est confirmée dans le guide de la HAS "Bonnes pratiques en matière de simulation en santé" (mars 2024), qui souligne que la mémoire procédurale nécessite des rappels réguliers pour assurer un maintien durable des compétences acquises (HAS, 2024).
C’est pourquoi l’arrêté du 16 mars 2021 recommande un recyclage tous les 4 ans, incluant 7 heures de remise à niveau. Cette actualisation périodique est essentielle pour garantir la qualité et l’efficacité des gestes d’urgence.
Faut-il actualiser ses gestes d'urgence après l'AFGSU ?
Oui, et ce n’est pas qu’une question de règles. Les connaissances évoluent : les protocoles de prise en charge changent, les recommandations sont révisées. Chaque année, de nouvelles données viennent affiner les gestes, réviser les priorités, adapter les conduites à tenir.
Par exemple, les recommandations sur l’utilisation du défibrillateur ou la prise en charge des hémorragies ont été modifiées ces dernières années. Ce sont des ajustements légers, mais qui peuvent faire la différence en situation réelle. Se former, c’est aussi rester aligné avec les pratiques les plus récentes.
Il est également essentiel de maintenir un certain niveau de fluidité. Ce n’est pas tant une question de savoir que de capacité à agir sans hésitation. En mettant régulièrement en pratique ces gestes d’urgence, on gagne en assurance et en efficacité.
Enfin, actualiser ses gestes permet aussi de partager des expériences vécues, d’échanger avec d’autres professionnels, de confronter ses réflexes à ceux des autres. Et c’est souvent dans ces échanges que l’on renforce ses propres automatismes. Bref, les gestes d’urgence ne sont jamais un acquis définitif : ce sont des compétences vivantes, à cultiver.
Sources : HAS, Légifrance, ancesu